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Belgique - Une balade en Flandres - Février 2019

Etape 73 - MSK Gand - Bosch et les maîtres flamands

Mercredi 5 février 2019. Le musée des Beaux-Arts de Gand*** renferme deux oeuvres majeures de Jérôme Bosch : le célébrissime Portement de Croix (même si son attribtion au peintre hollandais est contestée par certains experts) et le Saint-Jérôme, une oeuvre de jeunesse abordant là encore le thème de l'opposition du Bien et du Mal.

Je commencerai donc par son Saint-Jérôme, exécuté en 1485. Le saint en prière est entouré de paysages contrastés, l'un effrayant à l'avant, et l'autre paisible à l'arrière. Le hibou symbolise le ml guettant l'oiseau.

Saint Jérôme devait avoir une importance particulière pour Jheronimus Bosch puisqu’il était son saint patron. Il le représente à plusieurs reprises tout au long de sa carrière. Le docte saint Jérôme est un modèle pour l’artiste tant en raison de sa moralité sans faille que par dévotion personnelle. La technique picturale, le style, la matière utilisée pour le dessin sous-jacent et les traces laissées par le processus créatif à tous les stades d’exécution sont des indications qui permettent de situer l’oeuvre au milieu de la carrière de Bosch. Le tableau est entièrement de sa main, il a été réalisé sans le concours de l’atelier. 

Saint Jérôme, qui vécut au IVème siècle, est un des quatre Pères de l’Église d’Occident. À trente-huit ans, il se retire de la vie publique de Rome pour aller vivre en ascète en Palestine. Sur le tableau, Jérôme est allongé à moitié dévêtu, plongé dans la prière et enserrant la croix dans les bras, au milieu d’une profusion de végétaux, d’arbres et de roches étranges. Le lion, l’attribut du saint, est présenté ici comme un petit animal domestique. D’après la légende, Jérôme aurait retiré une épine de la patte d’un lion, qui serait ainsi devenu son ami. Des tas d’autres animaux peuplent le monde singulier dans lequel le saint s’est retiré.

Enfin, voici l'un des plus grands chefs-d'oeuvres de la Renaissance : le Portement de Croix, daté de 1510, oeuvre majeure de Jérôme Bosch, d'une puissance évocatrice tout simplement éblouissante. J'en reste scotché tellement cette oeuvre interpelle celui qui la regarde. Quelle chance j'aie, en ce matin de février, d'être seul devant la toile. Les grandes émotions dans les musées s'ouvrent à ceux qui se lèvent tôt pour l'ouverture.

Le Portement de Croix fait partie des oeuvres tardives du maître et elle est une composition des plus intriguantes au sein de l’art occidental. La perception de l’espace est inexistante. Un fouillis de visages malveillants se presse autour de la tête du Christ. 

L’élaboration du tableau est toutefois assez stricte. La tête du Christ se trouve exactement à l’intersection de deux diagonales. La première est formée par la poutre de la croix, avec en haut à gauche le personnage de Simon de Cyrène et en bas à droite le mauvais larron. 

La deuxième diagonale relie l’empreinte du visage du Christ sur le suaire de Véronique, en bas à gauche, et le bon larron, en haut à droite. Ce dernier est harcelé par un vulgaire charlatan ou pharisien et par un cénobite malveillant – une allusion de Bosch au fanatisme religieux de son époque. Les têtes grotesques évoquent les masques portés pendant les mystères de la Passion ainsi que les caricatures de Leonardo da Vinci. 

En revanche, le doux modelé du visage de Jésus exprime la sérénité. Il est l’Homme de douleurs qui, abandonné de tous, triomphe du Mal sur Terre. Cette représentation s’inscrit parfaitement dans l’optique des confréries, dont Bosch aussi fait partie. Bien que la paternité de l’oeuvre soit controversée, le tableau demeure incontestablement une des créations les plus hallucinantes de l’histoire de l’art occidental.

Eblouissant également, La Lamentation, oeuvre de Hugo van der Goes, exécutée autour de l'an 1500. Il s'agit en fait d'une copie d'une œuvre disparue de l'artiste. Inhabituelle pour son temps, cette composition figure parmi ses œuvres les plus copiées: les personnages rendus à mi-corps sont pour ainsi dire peints en gros plan et occupent tout le champ de l'image, accentuant la puissance dramatique de la représentation. Nicodème et Joseph d'Arimathie portent le corps inanimé du Christ, l'apôtre Jean console Marie, mère de Dieu. En haut à droite nous apercevons Marie-Madeleine. La qualité exceptionnelle de la copie situe cette œuvre dans l'entourage immédiat du maître.

Peut-être inspirée par le Portement de Croix de Jérôme Bosch, cette oeuvre met également en scène un Christ portant sa couronne d'épine moqué par les larrons. Hélas, je n'ai pas pu retrouver l'auteur de cette oeuvre magistrale qui doit sans doute dater de la même époque.

Magistrale également, cette Déploration du Christ, exécutée vers 1515 par Cornelis Engebrechtsz. La Lamentation peinte par Cornelis Engebrechtsz de Leyden représente simultanément plusieurs épisodes de la Passion du Christ: à l’arrière-plan la descente de croix sur le mont Golgotha et le retour des soldats et du peuple à Jérusalem; à l’avant-plan, le corps inanimé du Christ gisant aux pieds de Marie, sa mère. 

Jean soutient la tête de Jésus tandis que Marie-Madeleine et deux saintes femmes sont agenouillées à côté du défunt. Jonchés au sol, à côté du Christ, nous voyons les symboles de la Passion  la couronne d’épines et les clous ayant servi à la crucifixion.

De l’artiste Van Engebrechtsz de Leyden nous connaissons surtout des scènes bibliques narratives. La peinture que nous voyons ici est vraisemblablement le panneau central d’un triptyque provenant du couvent des Dominicains de Gand. Les habits somptueux, le plissé décoratif et l’espace représentés en plans successifs sont caractéristiques de la peinture gothique tardive de la fin du XVe et du début du XVIe siècle.

Le calvaire (1524), de Jacob Cornelisz van Oostzanen, appelé van Amsterdam, vient du monastère dominicain de Gand. C'était probablement le panneau central d'un triptyque. Un paysage boisé avec une ville au loin forme la toile de fond de la lamentation du Christ sur la croix. 

Les derniers cavaliers disparaissent dans les profondeurs. Seules la mère Marie, Jean et trois saintes femmes sont restés derrière la personne crucifiée. Marie Madeleine embrasse la croix. En face d'elle se trouve le pot à pommade, avec lequel elle est souvent représentée. Sa robe, richement décorée de brocart d'or, est somptueusement drapée. 

Le panneau est un exemple de style gothique tardif dans lequel des éléments décoratifs prennent en compte le mouvement intérieur des personnages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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